OUVERTURE DU PROCES DU MEDIATOR POUR 6 MOIS

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Crédit : BFM TV.COM

Le procès du scandale du Mediator s'ouvre aujourd’hui à Paris, pour six mois
Un procès hors norme pour l’un des plus grands scandales sanitaires français : un médicament des laboratoires Servier prescrit comme coupe-faim et tenu pour responsable de 1 800 morts. Il a été retiré du marché fin 2009.

Ce procès pénal hors norme, verra comparaître jusqu'à fin avril 2020 le groupe pharmaceutique et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Pas moins de 5 000 victimes dont de nombreux azuréens exigent "réponses et réparation", tandis que les laboratoires Servier espèrent qu'il permettra de "sortir ce dossier de la caricature".

Onze personnes morales et douze personnes physiques sont jugées au total devant le tribunal correctionnel.

Les victimes "veulent comprendre comment on a pu laisser ce médicament aussi longtemps sur le marché", souligne Me Charles Joseph-Oudin, qui représentera 250 parties civiles à l'audience.

Utilisé par cinq millions de personnes en France pendant les 33 ans de sa commercialisation, le Mediator, présenté comme un adjuvant au régime du diabète mais largement prescrit comme coupe-faim, est à l'origine de graves lésions cardiaques et pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès, selon une expertise judiciaire.

Il est reproché au groupe pharmaceutique - sa maison-mère et une galaxie de sociétés - d'avoir dissimulé les propriétés réelles du Mediator, sa parenté médicale avec d'autres anorexigènes dont l'Isomeride retirés du marché depuis 1997, ainsi que ses effets indésirables, ce qu'il conteste.

L'Agence du médicament est elle renvoyée pour "homicides et blessures involontaires" par "négligences", pour avoir tardé à suspendre le médicament, malgré une accumulation d'alertes sur les risques depuis le milieu des années 1990, en France et en Europe.