UN PROJET DE SILICON VALLEY DE L'AUDIOVISUEL LANCE A CANNES

Crédit : NICE MATIN

Le Mipcom à peine terminé voilà quelques jours, Cannes a continué cette semaine de surfer sur l'audiovisuel. Mais c'est à Paris au CNC (Centre National du Cinéma), qu'un autre épisode s'est joué : David Lisnard, le maire de la ville, a réuni le premier comité éditorial et scientifique de "Cannes On Air". Un comité de sages pour le grand projet cannois de création d'une "Silicon Valley de l'audiovisuel" sur la Côte d'Azur (il s'agit désormais du nom officiel de ce projet d'envergure). Intronisé hier, ce comité sera chargé de forger le plan stratégique de développement à Cannes de la filière de l’économie créative et de l’audiovisuel à l’international dont la France a besoin. Il est composé de personnalités de renom du monde du cinéma et de l’audiovisuel. (Photo DR : le campus créatif en construction à Cannes La Bocca).


Cannes fait déjà référenceCette filière s'inscrit en plein dans ce nouveau monde du 21ème siècle en pleine émergence autour de l'économie créative. Cannes on Air ambitionne de traiter toutes les séquences qui aboutissent à la création et à la vie d'une œuvre. Cela va de l'écriture à la distribution et à la valorisation du patrimoine, en passant par les tournages et la post-production.


Cannes, qui serait ainsi l'épicentre de cette "silicon valley" des contenus audiovisuels, a déjà bien des atouts en main. Elle peut compter sur le rayonnement d'événements phares des industries créatives comme son célèbre Festival international du film, ou ses grands congrès internationaux autour de la télévision comme le Mipcom, le Miptv, ou encore sur Cannes Lions et plus récemment sur son nouveau Canneseries. Un sacré tir groupé!


Un total de 500 M€ dans la batailleLa ville peut également s'appuyer sur son projet phare d'un Musée international du cinéma et du Festival et sur son grand campus en gestation dans le quartier de Cannes La Bocca. Deux projets lourds. Le musée du festival, programmé à l'horizon 2025 est évalué à 200 millions d'euros et le campus des métiers de l'écriture à La Bocca, dont la construction se termine à côté du futur complexe cinématographique "Cineum" (ouverture juin 2020) et de la pépinière de la Bastide Rouge devrait coûter 120 millions d'euros. Déjà sorti de terre, il commencera à accueillir à partir de la prochaine rentrée ses étudiants avec une capacité de 1.200 étudiants pour des formations innovantes sur les nouvelles écritures et nouveaux médias, proposées notamment par l’Université Côte d’Azur (UCA) et l’INA.


Au total, c'est un montant d'environ 500 millions d'euros qui est lancé dans la bataille dont 175 M€ ont déjà été réalisés, engagés ou programmés. Mais pour David Lisnard, le financement de ces projets s'opérera en faisant appel les plus possible à l'argent privé et dans le strict respect de la politique d'"orthodoxie financière" et de "sobriété fiscale" de la ville. Les bénéfices ? Une diversification du tissu économique et culturel cannois qui stimulera de nouvelles branches d’activités et s’accompagnera de la création de nouveaux types de formations et d’emplois à haute valeur ajoutée (auteurs, storyboarders, réalisateurs, régisseurs) mais aussi d’investissements privés avec comme dénominateur commun l'essor de l'économie créative (webtime medias)